Pleurer de joie
Le chagrin et la joie emplissent la cathédrale jusqu‘en haut de ses voutes.
Fin du Chemin de Saint jacques de Compostelle. L'ultime geste pour les croyants… et les autres, consiste à toucher avec la main la colonne sacrée du
magnifique portique de la cathédrale, comme un nageur qui vient toucher le rebord de la piscine. Les anciens pèlerins, par ce geste séculaire sans cesse répété, ont laissé l'empreinte profonde de
leurs doigts dans le marbre où les nouveaux viennent y poser les leurs.
Nous arrivons le jour du jubilé qui a lieu tout les 7 ans pour la St Jacques.
Foule immense dans toute la ville et bien sûr à la cathédrale où la file d'attente pour atteindre le fameux pilier déborde sur la place.
sacrée colonne
le flux riant des pèlerins
s’enroule
De nombreux jeunes Espagnols, partis en groupe de Roncevaux, terminent leur pèlerinage ce jour là. Leur attente dans la file fait encore partie de leur voyage
initiatique. L’émotion qui se dégage de cette vision m’impressionne plus que je ne peux dire : ces jeunes, qui touchent au but auquel ils ont pensé pendant un mois d'efforts,
rient et plaisantent mais, tout à la fois, garçons et filles, pleurent sans retenue.
flash dans les yeux
rires et larmes sans peine
sans savoir pourquoi
Bien sûr, pleurer de joie ça existe mais cela n'arrive pas souvent dans une vie! J'ai rarement vu une joie aussi pleine mêlée sûrement d'autres sentiments qu'ils
sont les seuls à connaître. C'est dans ces rares et brèves visions que l'on envie ceux qui ont la foi.
Aux autres il reste les rêves et la réalité.
sueurs et larmes
là haut dans le tympan
un ange sourit
*
(25/07/1999)