Une ombre dans les courants d’air
Cet hiver la misère est dans le vent
la rom dans la rue
rit de rien rit de nous
rire pour vivre
la jeune Rom
presque le même foulard
que ma pauvre mère
son foulard rouge
dans le jardin à la française
un coquelicot
Dans le passage où elle "travaille", j’ai du mal à la regarder, question de dignité sans doute… Pas pour elle, pour moi, parce qu’elle est belle avec ses enfants… Mais cette beauté rebelle que
vaut elle, que peut elle ?
Assise
un par un la mendiante
nous juge
tous les visages fermés
seule la mendiante…
sans papier
la jeune Rom parle français
sans accent
On le sait bien qu’elle en rajoute : plus de noir, plus de grimaces,
plus de cinéma…
Mais un jour je l’ai vu pleurer, pour de vrai… Pas simple alors pour chacun de faire semblant : elle de jouer le rôle appris depuis l’enfance, nous celui si facile et si dur de
l’indifférence…
plus deux degrés :
la jeune Rom et son bébé
n’en rajoutent pas
femme ou fillette
elle joue à la poupée
avec un bébé
On l’appréciera mieux après, dans le monde virtuel, au cinéma par exemple avec Kusturica ou Tony Gatlif…
mendiants yougos :
on s’attendrit moins
sans la musique
la mendiante mendie
les enfants jouent
les passants passent