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3 mars 2010 3 03 /03 /mars /2010 11:41

A fréquenter des contrées virtuelles on aspire à des lieux naturels
Au cœur de la vie naturelle on espère des signaux virtuels.

  

Elle grimpe sur les rochers avec ses deux petits chiens : un Border Collie et un bâtard boiteux. Dans sa vallée on la suit des yeux de loin en loin en marchant.

 

dans l’autre vallée
un berger vêtu de blanc
comme elle

 

entre les sifflements
des marmottes et les siens
les silences

 

Au passage d'un col son parcours sur les rochers et notre sentier se croise. La silhouette blanche et mystérieuse devient une belle jeune femme brune aux cheveux longs avec des reflets roux. Sa voix est chantante comme ses petits cris lorsqu’elle appelle ses animaux.

 

de loin une bergère
oh! de près des sourires
de princesse


pas toucher
au border collie:
garder le flair pur

On a parle longuement d'elle de nos vies le long temps de l'approche a stimulé les curiosités…

 

on parle naissances
transhumance silence

sur l’abstinence


tous les soirs
elle a peur du loup…
du vrai


La transhumance a duré une semaine depuis les plaines du Var jusqu’aux Alpes de Haute Provence.


la belle bergère 
ses moutons la suivent
comme des hommes

dans le Mercantour
avec deux mille brebis:
les béliers ne voient qu’elle

 

Elle rie beaucoup pourtant dans la vallée en dessous un troupeau a été attaqué par les loups depuis elle parque ses brebis la nuit avec ses cinq Patous qui montent la garde: la peur et le courage l'habite.


toujours pas de loup :
elle touche le bois
de son bâton

 

poli par ses mains
le bâton de bergère
à tout faire


Elle nous explique ses détours dans le haut des rochers par la recherche du signal de son portable.

vers le ciel
pour son portable
pour son chéri


ciel bleu tendre
elle monte à sa rencontre
au sommet

Ensuite elle est repartie, infatigable et à nouveau minuscule, vers un sommet, pour tenter de décrocher le précieux signal…
 
libre et déconnectée

une bergère
solitaire

 

Seule en montagne
une bergère
et 2000 moutons


P1040440.jpg

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16 janvier 2010 6 16 /01 /janvier /2010 11:46

Il y a tant de choses à faire
Au-delà du quartier d'affaires


quartier d’affaires 
:
les costumes aussi gris
au printemps

juste un peu de ciel bleu
sur l’immeuble en verre

quartier d'affaires
au printemps des parfums
de femmes

soleil de printemps
de plus en plus chaud
de plus en plus belle


J'avais souhaité faire un haïbun sur le quartier d'affaire de la Défense… Et puis, petit à petit, les tercets ont tout pris de mes sensations et de mes impressions… J'ai bien essayé d'en rajouter, de les diluer dans du texte, mais ils n'ont jamais voulu s'y noyer… ils m'ont fait sentir que pour l'instant ils n'avaient besoin de rien…
ou presque.

 
quartier d’affaires
un arbre tout neuf
avec des feuilles

quartier d’affaires
des abeilles désœuvrées

quartier d’affaires
pas concerné par ceux
de la lune

les pigeons eux
sont nés gris



éclats
sur les vitres des buildings
soleils en stock

le soleil au nord
un monde à l'envers




dans le grand bassin
des reflets d'argent
pas de poissons

dans le ciel
la trainée du jet
brisée par la tour


quartier d’affaires
une femme habillée
pour le plaisir

quartier d’affaires
il ne voit que les femmes
ya rien à faire


soleil verre et béton
plein été dans l'immeuble
au printemps


  au pied du building
les fumeuses respirent
l’air naturel


en bas de l’aquarium
avant de remonter
elles décompressent


quartier d’affaires
un SDF plutôt bien sapé

au bas du gratte ciel
un clochard céleste

le SDF sur son carton
son gratte sol


l'agence étrangère
bâtie par des ouvriers
multinationaux


rentrée des bureaux
à l'assaut du ciel

sortie des bureaux
du vertical à l'horizontal


quartier d’affaires
une fille rousse
et un PDG


fin de journée
plus rien à faire
dans le quartier


instantané:
sur la vitre du bus
nous deux




tête en l'air
pour ne plus voir
qu'elle

 
tête en l'air…
le chemin le plus court
des arcs en ciel


Haïbun publié dans la revue 575 (V03N04) de Serge Tomé


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10 septembre 2009 4 10 /09 /septembre /2009 11:50





visages offerts
des photos de Mc Curry…
envie d'offrandes

Photographe lumineux, l'américain Steve Mc Curry expose une sélection de ses photos sur l'Inde à "Visa pour l'image" à Perpignan; visages fascinants d'êtres presque irréels mais tellement humains; pour l'essentiel ce sont des images de la vie ordinaire de la classe la plus pauvre avec notamment celles des mendiantes… On est touché à la fois par l'esthétique des photos et la simple beauté des personnages.
En repartant de l'expo, au premier feu rouge, derrière la vitre de l'auto, une mendiante de type "oriental"… visages et yeux magnifiques avec un foulard grenat, presque comme sur la photo…


sortie du cadre:
à la mendiante en vrai
je n'ai rien donné

 

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14 mai 2009 4 14 /05 /mai /2009 17:12

On sort révolté et bouleversé du mémorial de la SHOAH (à Paris), mais aussi troublé par la disposition des lieux. Le musée, libre et gratuit, est fortement gardé et protégé pour les raisons  que l'on imagine.
A l'intérieur de l'enceinte se trouvent de hauts murs parallèles sur lesquels sont inscrits les noms 77 320 juifs de France déportés et exterminés; à l'extérieur, à "l'air libre", on découvre en sortant, sur le mur d'enceinte, les noms des "justes" qui ont sauvé des juifs en France; l'impression confuse de retrouver dans le présent une représentation symbolique du passé…

 

Les noms des justes
sur le mur externe
contre le ghetto


 

musée de la Shoa:
des photos d'enfants
souriantes

… des lettres de disparus
pleines de vies


ma première étoile
vue en vrai sur un habit
de fillette

une étoile jaune passé
avec des traits noirs


musée de la Shoa:
il corrige une erreur
de syntaxe


gravés sur le mur:
les noms effacés des disparus
réapparus

les noms rajoutés des disparus
oubliés



espace du souvenir:
une flamme artificielle
de réelles absences

 

seul
dans la salle hantée
froid glacial

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22 avril 2009 3 22 /04 /avril /2009 09:10


orage de grêle:
au fond les grues gris-fer
griffent l’horizon


A l'abri de l'eau, vous trouverez la mer aux étages supérieurs de l'hôtel, juste sous les toits ; au dessous on la devine à l’odeur ou aux mouettes. Heureux touristes grimpant toujours plus haut pour naviguer en volant.


du haut du mont Saint Clair
le port flotte à nouveau ~~
 ~~ pluie de printemps



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6 janvier 2009 2 06 /01 /janvier /2009 14:05

C’est une claire journée de printemps,
presqu’un jour d’été...
On sent des odeurs de choses et d’êtres
qu’on ne voit pas…
On entend des sons des silences qu’on n’écoutait pas ;
des criquets, des merles et des petits pas…
On a vu des gens passer, on leur a souri ; ils avaient l’air heureux, on ne sait que ça…
J’ai mangé des mûres et un peu de toi…
On a vu le jour et un vol de tourterelles sauvages…

On n’a rien à faire, on n’a rien fait. 
Ce qu’il ne fallait pas faire on l’a déjà fait

On attend que la coccinelle s’envole ; on peut attendre
 l’éternité…


jour de printemps…
pourtant personne aujourd’hui
n’a dis bonjour



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14 août 2008 4 14 /08 /août /2008 00:00

force de la vie
la beauté éphémère
dans chaque insecte

En vieillissant l’espace et le temps s’altèrent avec une autre syntaxe. La page se lit différemment suivant le sens du vent… L’impression d’un léger flottement du monde… La vie émerge enfin du virtuel... L'obscur n'a plus de secret pour la lumière.

 

A trop penser, à trop vouloir voir l’invisible, il se venge… Il sort de la réalité comme une vision subliminale. Il veut sa vie. Il veut tout voir... Mais où que je porte mes regards tout me tire des larmes. J’attends l’amour et la mort et leurs certitudes comme la foudre. Mes ailes sont trop sensibles au vent. Je veux me poser pas me reposer, voir le présent pas l’avenir encore moins l’éternité...

Je vole en tremblant avec le scarabée


le scarabée
brillant jusqu’à la fin…
même un peu après

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31 juillet 2008 4 31 /07 /juillet /2008 14:39

Avignon 2008
tous les dos sont tournés

un rang devant
un dos aux grains de toute beauté

 
à l’entracte les yeux sur son dos
dressé de haut en bas sans soutien

peut être personne ne les a jamais su
ces beaux grains de peau
ne les a jamais admirés
aussi longtemps que moi...
(fallait l'avertir qu'elle ne verrait pas
celui qui verra vraiment son envers)
les yeux fermés
je peux replacer tous les grains de son corps
à leur place dans ce décor
même les plus petits
(surtout les plus petits!)
réciter par coeur la ligne de son dos
jusqu'à la chute finale de sa nuque...
et l'autre à coté d'elle
qui ne la regarde même pas

pas trop vu la pièce
de face
juste la beauté
de dos

Avignon 2008
pas de spectacle plus beau
qu'une nuque nue
 



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30 mai 2008 5 30 /05 /mai /2008 15:42

 Haïbun rêvé et écrit à 16 000 pieds...

chaque fois
les coups sont les mêmes
la foudre est pour moi...


avion Dubaï Paris:
Cécilia Sarkozy en vie
pas en photo

Cécilia moins glacée
que sur le papier


émirat d’artifice ;
Cécilia plus jolie
en vrai

mots crus des gens
sur Cécilia et moi
je m’attendris

si fine si frêle
si femme si si

on dirait Sisi

sirène peut être
j’ai pas vu ses jambes
que son profil
le droit je crois
croisé son regard
gardé en secret
son nez en trompette
ces yeux qui la guettent
son air effacé
cette silhouette
la vue de son dos
pas vu en photo
jamais plus jamais
ne le reverrai
                           déjà vu une reine (en vrai aussi si si!)
très peu de princesses
la première dame
reine d’elle-même

et un peu de moi

 

des heures ensemble
sans qu’elles passent…
rajeuni de six heures


lentement dans l’espace
l’amour n’a qu’un temps…
décalage au rêve


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28 mai 2008 3 28 /05 /mai /2008 17:45

(Clin d’œil à PereC)


quitter le quai
ne croire qu’à des actes
désincarnés

Dés qu’on quitte le quai à Pékin les questions se bousculent dans la quiétude du compartiment… Quel crédit accorder aux explications de l’accompagnateur… Quelle confiance accorder à notre cornac, camarade au bec de canard, laquais de la Dictature  Républicaine Démocratique… Comment combler ma curiosité sur les questions complexes concernant le communisme et le capitalisme… Comment concilier compétitivité, croissance et équité… Qu’adviendra-t-il quand le carcan qui écrase les démocrates s’écartera… Croire que Coubertin les conduira à la démocratie équivaut à croire que les banquiers concourent pour la conquête de l’équité… Qui m’a piqué ma couette et  niqué mes claquettes dans le couloir et pourquoi continuer à s’enquiquiner à n’écrire qu’avec ces consonnes à la con… 



accoster
croire encore à des combats
sans victoires
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