jouets d'autrefois
se sentir jeune
et vieux
jouets d'autrefois
se sentir jeune
et vieux
Maguelone plage
aux cent visages…
la mer sans âge
nue face à la mer
indifférente à sa beauté
le soleil sur la peau
sous les fesses l’infini
des grains de sable
grains de sable ensemble :
seuls se dorent ceux du dessus
(09/10)
pieds nus sur la plage
pas dans le sable glacé
pas dans la neige
(11/10)
Oh ! (presque) la seule
à penser à ma fête…
Rueducommerce
maquillage bio
son visage lumineux
au soleil couchant
en bout de branche
rendant le ciel plus bleu
la pomme rouge
sur la toile nue
les pommes rougissent
sous le pinceau
Voler...
HaÏbun
Fin de la première journée de printemps : il fait merveilleux. Revenant de la mer je longe seul, lentement, en voiture, l’étang du Ponant de Palavas-les- Flots… à la radio : « Hotel California »…
Soudain surgissent deux flamants (roses !), très proches, volant près de l’eau, dans le même sens et la même vitesse que moi : ils m’accompagnent un instant le long de la route… derrière eux, le soleil couchant… dehors : l’air marin… dedans : l’air malin avec ma chair de poule et mes yeux mouillés… une sorte de satori (de grâce !?), simple, inattendu, presque trop violent pour si peu de choses…
Le temps, hélas, ne s’arrête pas…
Retour dans les embouteillages de Montpellier… Tout le temps pour repenser à ces sensations : comment reproduire l’image que la nature imprime en nous dans ces instants extraordinaires, comment traduire tout cela en trois petites lignes alors que j’y parviens si mal en beaucoup plus… Comment combattre la frustration de sentir se dérober la poésie de l’émotion éprouvée à cet instant… Des tercets dérisoires se forment, tantôt simples, tantôt compliqués, toujours impuissants à recréer ces sensations…
ébloui
sur l’étang au soleil
un vol de flamants
l’autoradio
nostalgie à fond…
soleils flamants
enflammant l’étang
le soleil et les flamants
monde flottant
un vol de flamants
relie ciel et eau
couleur d’un soir
chercher à la revoir
dans le rétroviseur
au couchant
les soleils sur l’étang
volent les flamants
Au soleil couchant
Aux flamants et à l’étang roses…
Merci
un instant
on oublie le noir...
vol de flamants
embouteillage
transvaser lentement
le moment donné
flamants sur l’étang
le rose et noir d’une odeur
féminine
Je pense à ce travers très répandu de vouloir tout photographier pour capturer, (au détriment bien souvent de l’appréciation « sur le vif »!), comme si l’authentification par la photo était plus forte que sa propre impression (le souvenir étant souvent plus beau que la réalité !). Et puis, pourquoi vouloir à tout prix recréer, retrouver ses impressions ? Un peu pour les autres, pour partager, revivre avec… (Je repense au premier haïku qui m’a touché et fait aimer cette poésie :
Oh ! Une luciole
je voulais crier : « Regarde ! »
mais j’étais seul
Taïgi)
Beaucoup pour soi : un besoin d’auto analyse (un peu comme Breton avec ses tournesols dans L’Amour fou), d'une nouvelle illumination, un désir de trouver les causes profondes et inexplicables de l’émotion, de percevoir l’influence du déjà vécu avec l’instant présent et la coïncidence parfaite d’éléments indépendants se rejoignant, de dépasser la distinction illusoire entre le subjectif et l’objectif…
Ouf !! C’est sûrement plus simple !
Les flamants naturellement ne se posent pas toutes ces questions… ils sont les réponses.
Alors, pourquoi faire des haïkus ?
Pour presque rien, pour s’alléger, pour le plaisir d’écrire, pour flirter en amoureux avec ce qu’on appelle la poésie… Bref, pour vivre… survivre et parfois voler.
André Cayrel
(Texte déjà publié dans la revue 575 )
Ben oui, à trop se
répandre on finit par se noyer dans le trop plein… 1000 articles et bien plus (trop !) de tercets… Est-ce bien raisonnable ‽
Tant qu’on est dans dans la vie de ce blog: une soixantaine de visites/ jour (moitié Google moitié liens directs) pour près de
100 000 visites depuis le début du blog en 2006... Tout ça pour des vermisseaux!
Puisqu’on écrit
aussi quand même pour être lu, merci à celles (et à ceux !) qui y sont passées, passent et passeront.
Je regarde très rarement les archives qui me semblent un amas impénétrable mais il m’arrive parfois de ressortir un vieil article en le modifiant si mon regard sur le sujet a changé.
Symboliquement je republie ci après le premier poème lié à internet (avant les haïkus!), le plus ancien haïku que j’ai gardé ainsi que le plus récent et le premier article du
blog qui faisait déjà référence à la difficulté de communication entre les êtres ; pas sûr que les nouveaux réseaux virtuels qui ont explosés depuis aient profondément modifié les
relations (les amis !!)
Heureusement il n’y a pas qu’internet dans la vie… c’est juste une pseudo vie parallèle qui suit de loin la vraie avec parfois (comme dans les espaces de Lobatchevski) des paralléles qui se
rencontrent...
Dans la lumière
mon souffle la rend folle…
Pfff ! Poussière
(15/11/2010)
Croisement...
On ne voit que notre reflet.
On se croise dans la vie mais toujours
trop tôt ou trop tard, parallèles dans le temps,
croix dans l'espace,
des morts ignorant les vivants...
(07/2006)
Enterrement de mon père
Un inconnu sur la route
lève son chapeau
(~2001)
Pseudo femme
(~2000)
Flot de langage
chargé
De coïncidence impossible
De l’écrit a émergé
L’exigence inaccessible
...
Chère muse internaute
Nous avons imaginé
Ce fût peut-être une faute
De pouvoir nous incarner
Jadis on pouvait se dire
Des vers sans jamais fauter
On aboutissait au pire
Aux ceintures de chasteté
Aujourd’hui tout se mélange
Un écran traduit la vie
La femme en pseudo se change
Mais pourtant la même envie
Tu écris je te découvre
Et tu te dénudes ainsi
Je perçois ta peau qui prouve
Que tu es humaine aussi
A force de tant surfer
Je te trouve si légère
A force de tant rêver
Nous avons quittés la terre
Nos envois sont des envies
Des soupirs et je suppose
Que ton visage rosit
Devant les mots que tu oses
Dans ma tête se mélangent
Des corps déjà dénudés
Des femmes à figure d’ange
Que j’ose enfin aborder
Malgré le temps et l’espace
Le désir nous brûle mais
Sans jamais laisser de traces
Nous resterons affamés
Tant de rêves passent ailleurs
Même heureux on imagine
Un autre monde meilleur
Un éclair dans la routine
Nous ne l’atteindrons jamais
Ou si tard qu’il faut bien vivre
Une vie à fantasmer
Au delà des marches à suivre
Comme pour l’amour humain
Donnes-tu autant de fièvre
J’ôte du clavier ta main
Pour la porter à mes lèvres
André
Le courroux de l’hyper épouse est égal, si je ne m’abouse, à la flamme déclarée des deux autres à coté…
(11/01/09)
beaujolais nouveau
la robe rouge
de la jeune caviste
le parfum retrouvé
de l’odeur juvénile
des deux beaujolais
choisir l’étiquette
la plus sobre
ni violettes ni bananes
que des souvenirs