en pleine nuit
en position fœtale…
le bruit des vagues
en pleine nuit
en position fœtale…
le bruit des vagues
printemps en ville:
jaillissant du jeans
une hirondelle
penchée
la partie froide émergeante
de son entregent
un tiers du string
élastique sorti du jeans
envie de tirer
mer frisquette
elle entre à peine
pour faire pipi
quatre baigneuses
huit seins dont deux nus
trois bas et demi
au magasin bio
un couple parle
normalement
peinture verte
le banc des amoureux
tout frais
la grèbe roussâtre
l'impression de perdre
plus qu'une amie
seul au monde
flottant dans le bol
un brin de thé
Lien sur le monde
sortant des fumées
le soleil dans le vide
du bol de raku
seul au monde
flottant dans le bol
un brin de thé
soleil du soir
le dernier bol de raku
à l'air libre
Il y a des similitudes entre le haïku et le raku: la simplicité et la spontanéité
dans la réalisation, le naturel sans fioritures, le coté brut et un peu mystérieux, "l'imperfection positive", l'intemporel dans le réel… On pourrait dire qu'il y a un esprit raku comme il y a un
esprit et un regard haïku. Dans le haïku on recherche le wabi Sabi
des choses, dans le raku on le trouve parfois.
lèvres de femme
l'imperfection parfaite
du bol fumé
Le raku (le bonheur dans le hasard !) est une technique ancienne (origine coréenne et
japonaise) de fabrication de poterie.
Les pots, après une première cuisson (biscuit) sont émaillés et cuits rapidement (environ 2 heures) dans un four à flammes; ils sont ensuite défournés à 1000°C environ et mis dans un récipient
avec de la sciure, du papier, des végétaux… On referme le récipient provoquant l'enfumage et la réduction des oxydes (par manque d'oxygène); les pièces sont ensuite plongées encore chaudes dans
l'eau pour figer l'oxydation puis nettoyées.
Le résultat de cette alchimie est toujours aléatoire et plein de surprises (bonnes et mauvaises); les plus belles pièces sont parfois celles que l'on n'attendait pas!
Leur beauté est souvent difficile à expliquer et donc à reproduire tant de paramètres pouvant jouer… d’où ma théorie (qui n'engage que moi!): une pièce que l'on peut reproduire à l'identique
n'est pas du raku!
Personnellement, comme amateur, non professionnel, lorsque je suis vraiment content d'une pièce je passe à d'autres essais en changeant des éléments (la terre, les oxydes, les températures,
l'enfumage…) de façon à toujours préserver la surprise, l'étincelle, l'émotion… peut être un jour la grâce.
Sortie des cendres
la cerise au centre
en signature
rouge cerise
le bol de raku retarde
sa révélation
thé Lapsang Souchong
le dernier bol oublié
dans l'enfumage
le pot en fusion
au bout de la pince…
envie de toucher
caché dans le noir
le bol de rouge enfoui
dans l'enfumoir
le pot rouge vif
plongé dans le noir…
union dans la paille
D'autres photos de raku dans l'album photo à droite
plage en mars:
entre deux vagues
le silence
un lézard
dans la chapelle abandonnée…
et son silence
seul en forêt
entre silence et bruit
chacun s'écoutant
sous le pin parasol
nos ombres confondues
avec le silence
rossignol de mai
entre ses chants
son silence
premier rendez vous :
allongées sur le sol
deux ombres
l’amour en silence
l’amour dans les yeux
premier acte
le silence
près la pluie
mouillé
lettre trouvée
(l'être trouvé)
de mon père à ma mère:
si nous avions un fils…