du sable dans l’œil
voir la femme de l’autre
à moitié nue
éclats du soleil
son maillot d’un coté
son corps de l’autre
nudistes inertes
elle s’affaire à faire
bouger les choses
premier bain nue
son maillot tout blanc
n’en est pas un
plage textile
un monsieur à poils
en maillot
fin d’été
la plage perd ses nus
la vigne s’effeuille
(Pour les "spécialistes": Haïbun avec "prose squelettique"!)
*
Atterrissage en douceur
Le but ne vaut que par les chemins qui y conduisent…
jour après jour
de l’orée à la tombée
toujours marchant
Un des plaisirs du chemin de Saint Jacques se trouve dans les rencontres et les échanges que l'on y fait.
La marche permet de voir et de s'intéresser à tout mais aussi et surtout au détail : la lenteur stimule les sens, la coupure avec le quotidien et ses repères favorise l'ouverture et le
partage.
La plupart des contacts sont impromptus et éphémères, ce qui les rend uniques et précieux.
croix du chemin
plus personne ne la voit
sauf à pied
coups de pied
les cailloux du chemin
s’envolent
Un jeune retraité marche avec moi. Contents de parler, nous évoquons le plaisir de redécouvrir les paysages sonores dont nous prive la vitesse : des voix humaines aux chants des oiseaux, du
son apaisant des ruisseaux à celui inquiétant du vent dans les maïs séchés que nous traversons.
Il me dit
qu'il a passé sa vie à piloter des Boeings à 800 km/h aux quatre coins de la terre et que son rêve, qu'il réalise, est de marcher sur cette terre à 5 km/h vers St Jacques de Compostelle ou
d’ailleurs…
entre ciel et terre
la poussière blonde vole
dans le ciel
sur un petit nuage
à la vitesse des sons
aller suffit
A.C. (09/2005)
Précision: comme tout bon photo-poème, le tercet sur la couverture est rajouté!
être ou pas…
on se côtoie
sans se connaître
sur la tonnelle
peu de raisins cette année
le loir couine
transmis de loir en loir :
dés qu’ils sont presque mûrs
mange les raisins
la source asséchée...
au sol les empreintes fraîches
des chercheurs d’eau
vent sur la plage
si la dame nue
avait une robe…
Plus de robes d’été (compil.)!
Pour celles (et ceux ?!) qui se formaliseraient de ces « obsessions » en série (ces délires :-)), c’est un jeu, un peu (beaucoup !) pour rire : le senryû,
initialement, est un amusement :
"un petit texte satyrique et comique*".
D’ailleurs, à de rares exceptions près (saoul amoureux fou...), comment peut-on « faire de la poésie » en étant sérieux !
On n’est pas sérieux quand on fait de la poésie… même après 17 ans, même et surtout en écrivant des haïku en français !
Comique vous dis-je !
Comédia ! Comediante !
*Voir l’introduction de Jean Cholley aux « Haïku érotiques » Editions Piquier
printemps précoce
sa robe à fleurs ouverte
à deux boutons
Est-ce ma faute
Si les fruits de l’été se forment aux printemps
Si le temps de l’amour revient au temps des fleurs
Ouvertes sur les robes des jeunes filles en fleurs
on voit à travers
elle et sa robe assez floue
pour l’imaginer
elle
dit tout
la dame au short moulant…
robe d’été
l’été
peut être
déjà dans une autre vie
robe j’étais