La mode est aux commentaires : ils dégoulinent après
chaque article des journaux et publications sur internet, parfois pour le meilleur, souvent pour le pire.
Quand on écrit un poème bref, à fortiori un haïku, on va à l’essentiel. Lorsqu’on a éliminé le superflu ce n’est pas pour ensuite diluer, remplir les vides et fermer les portes ; si on
éprouve le besoin de faire des phrases autant le faire dés le début.
On sait que le haïku doit se suffire à lui-même, même un titre est souvent une béquille superflue.
Pourtant, les commentaires
fleurissent avant ou après certains haïkus. Ce besoin part sûrement d’une bonne intention technique et pédagogique mais est il indispensable de tout expliquer de tout analyser? Je suis presque
toujours rationaliste mais lorsque je m’aventure dans les mystères de la poésie je n’ai pas envie qu’on m’explique le merveilleux, les « tours de magie », qu’on me démontre ou me
démonte le mécanisme qui m’a ému à la lecture d’un simple haïku ; et puis, quand on aime quelqu’un, si l’on cherche à savoir pourquoi c’est déjà qu’on se demande si on aime…
S'il y a de la poésie c'est qu'il y a de l'indicible.
Bref, c’est dur de l’être et de le rester… (honni soit qui mal y pense !).
"L'âge d'or de la littérature sera arrivé quand on n'aura plus besoin de préface"
"... l'ambition d'une œuvre à ce point parfaite qu'elle ne laisse aucune place au commentaire, imposerait face à elle le silence."
Friederich Schlegel