Les duilian (double sentence) ou duilien
(duo+lien) sont des phrases parallèles et convergentes (grammaticalement identiques) dessinées sur des banderoles qu'on place en Chine devant les entrées des habitations ou des monuments pour
signaler un événement, mariage, décès, anniversaire ou une profession de foi, un slogan, un hommage… Ils sont ancrés depuis très longtemps dans la vie courante et pourraient s’apparenter un peu à
nos proverbes, sentences ou épigrammes. Ils peuvent être poétiques, pédagogues, événementiels, informatifs...
On en trouve à présent sur les sites web chinois!
Avec leur brièveté et la juxtaposition de deux propositions on ne peut s’empêcher de trouver des similitudes avec le haïku japonais… c’est là une raccourci bien
occidental !
Que chacun des ciels brille d’un beau soleil
Qu’aucun endroit sur terre n’ignore le vent du printemps
Que dix mille bambous bruissent à l’envi pour chasser la vieille année.
Que cent fleurs s’épanouissent à l’unisson pour écouter le nouveau loriot.
Soixante ans d’âge redoublés, et on rajoute trois fois sept années!
Deux fois la fête des septuagénaires, et un printemps et un automne en plus !
Quelques exemples juste pour jouer:
"En avril ne te découvre pas d'un fil
En mai fait ce qu'il te plaît"
(exemple approximatif avec un proverbe)
"Qu'à la tassée l'on s'entasse
Que bien tassée soit la tasse"
(Placé à l'entrée du café "La tassée" à Lyon)
Les saisons et les jours suivent leurs cours
Les hommes et les bêtes fuient leurs morts
Dans le
ciel une mouette plane lentement
Sur l’étang un cormoran plonge lestement
Le tissu transmet la stimulation
La senteur traverse l’étoffe
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Les vagues agitées au dessus de l’horizon
L’horizon déchiqueté derrière la tempête
Le
va et vient alterné des yeux gris bleu
Les allées venues du ciel dans son regard
Je suis le résultat d'un jeu que je n’ai pas joué
Mon être découle d’un jeu qui pouvait ne pas être
Odeur de fruit envie de fruit de mer
Envie de rosé odeur d’aigues marines