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4 janvier 2007 4 04 /01 /janvier /2007 09:53

 

Le haïku expression d’une impression et non description. 

   un monde
flottant entre analyse
et soleil levant

 

   Pour écrire des haïkus une vision objective et spontanée et une perception concrète de l’environnement naturel et humain tu auras… dirait Maître Yoda... et transcender la réalité tu devras.  Même sans se prendre la tête avec des contraintes trop rigides ou des considérations mystiques ou métaphysiques,
il faut respecter quelques règles, ne serait ce que pour parler un même langage…
Voir par exemple :
« Suggestions pour écrire des haïkus » ;
les respecter toutes ne serait pas très réaliste…
n’en respecter aucune le serait encore moins.  

   

 En vrac, quelques réflexions personnelles sur la pratique du haïku :

Haïku accompagné ou autonome…
   Le défi et la richesse du haïku ou senryû sont en partie liés à la contrainte de traduire en moins de 18 syllabes une sensation, une impression… La tentation est forte de rajouter un commentaire avant ou (et) après pour être sûr d’être bien compris…
Ben voyons ! Notre petit haïku se suffit à lui même : il « fonctionne » ou pas, mais tout seul, comme un grand!
On peut rajouter une indication si l’on fait référence à un fait culturel ou particulier inconnu du lecteur, mais en règle générale, si l’on partage la même culture et les mêmes codes, les sous entendus, les allusions, les références doivent être comprises (ou interprétées) à demi-mot…

Haïku à pied…
Lorsqu’on est spontanément séduit, ému ou amusé par un haïku ou senryû, on l’est par l’impression, la vision qu’il nous révèle (l’étincelle !) ; si ensuite, par réflexe, on compte les pieds et que l’on constate qu’il ne respecte pas le 5/7/5 "nippon initial", cela n’enlève rien à notre premier plaisir. En revanche, un texte sans esprit et sans lumières ne sera pas sauvé par le respect des règles ! Dommage !

Haïku en lignes...
J’aime bien respecter les 3 lignes et si possible
le
court/ long/ court : c’est le code d’identification visuel le plus évident. Pour la lecture orale on peut imaginer deux lignes matérialisées par la césure. On dit souvent que les haïkus sont écrits pour être lus oralement; pourtant, plus de 95% des haïkus et de la poésie en général sont visualisés (internet, livres) et bien rarement lu en public.
*
J’aime bien aussi, mais là c’est plus un jeu personnel,
réduire au minimum l’ensemble, sans tomber dans le SMS…



 L’utilisation (limitée) de verbes (richesse de la langue française !) ou d’adverbes ne me gêne pas ; là encore, leur présence ou leur absence ne nuise en rien à l’intérêt du texte… sauf à attacher plus d’importance à la lettre qu’à l’esprit... haïku. 
*
     Le senryû est le cousin déluré du haïku ; il ne peut pas s’empêcher d’être ironique et s’intéresse atousantabou, plus d’ailleurs à la nature humaine qu’à la nature tout court. La différence entre les deux est de moins en moins perceptible (mais qui a influencé l’autre !?)… On parle alors de " haïku urbain " et presque tout le monde est content 

"Le HAIKU veut toujours dire quelque chose.
L'idée que ça ne veut rien dire est une coquetterie de
sectaires précieux. " ( de précieuses ridicules!) 
(critique de R.Barthes par J.Sarocchi)


 A suivre...

 

 

Monet Claude - Impression Soleil Levant

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17 décembre 2006 7 17 /12 /décembre /2006 19:16

  Les duilian (double sentence) ou duilien (duo+lien) sont des phrases parallèles et convergentes (grammaticalement identiques) dessinées sur des banderoles qu'on place en Chine devant les entrées des habitations ou des monuments pour signaler un événement, mariage, décès, anniversaire ou une profession de foi, un slogan, un hommage… Ils sont ancrés depuis très longtemps dans la vie courante et pourraient s’apparenter un peu à nos proverbes, sentences ou épigrammes. Ils peuvent être poétiques, pédagogues, événementiels, informatifs...
On en trouve à présent sur les sites web chinois! 
  Avec leur brièveté et la juxtaposition de deux propositions on ne peut s’empêcher de trouver des similitudes avec le haïku japonais… c’est là une raccourci bien occidental !

Infos sur le duilian

Que chacun des ciels brille d’un beau soleil
Qu’aucun endroit sur terre n’ignore le vent du printemps

Que dix mille bambous bruissent à l’envi pour chasser la vieille année.
Que cent fleurs s’épanouissent à l’unisson pour écouter le nouveau loriot.

Soixante ans d’âge redoublés, et on rajoute trois fois sept années!
Deux fois la fête des septuagénaires, et un printemps et un automne en plus !

Quelques duilian "poétiques" de saisons :

  Quelques exemples juste pour jouer:

"En avril ne te découvre pas d'un fil
  En mai fait ce qu'il te plaît"
(exemple approximatif avec un proverbe)

"Qu'à la tassée l'on s'entasse
Que bien tassée soit la tasse"
(Placé à l'entrée du café "La tassée" à Lyon)

 Les saisons et les jours suivent leurs cours
 Les hommes et les bêtes fuient leurs morts

  Dans le ciel une mouette plane lentement
Sur l’étang un cormoran plonge lestement

 Le tissu transmet la stimulation 
    La senteur traverse l’étoffe    

________________________________

  Les vagues agitées au dessus de l’horizon
 L’horizon déchiqueté derrière la tempête  

 Le va et vient alterné des yeux gris bleu 
Les allées venues du ciel dans son regard

   Je suis le résultat d'un jeu que je n’ai pas joué  
Mon être découle d’un jeu qui pouvait ne pas être

 Odeur de fruit envie de fruit de mer   
Envie de rosé odeur d’aigues marines

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5 décembre 2006 2 05 /12 /décembre /2006 17:14

Il arrive parfois que certains haïkus ou senryûs personnels qui nous semblent faibles ou anodins soient appréciés par des lecteurs (parfois d’ailleurs pour des raisons qui nous sont étrangères);  à l’inverse, le plus souvent, des haïkus qui nous semblaient très réussis passent totalement inaperçus… va comprendre… 

 

 

 par exemple :

 souriant
le vieux pissant comme avant
sous le vent

 

 

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14 septembre 2006 4 14 /09 /septembre /2006 14:13


un détail
sur son visage
oublié


Le détail est la substance du monde.
Dans le haïku ou le senryû, c’est le détail qui ne dit pas tout…

Et puis, qui décide, et comment, ce qui est détail et ce qui ne l'est pas.
Le détail de l’histoire les détails d’une histoire.
(voir tous les petits détails révélés par Lanzmann
dans son film sur la Shoah )
Le détail rend la mort vivante et la vie mortelle.
Le détail c’est ce qui reste quand on n’a plus rien...


Auschwitz en 75 
 
Des tresses de cheveux blonds 
inoubliables

  

 

   Gris
les cheveux des survivants
pas ceux des morts

 

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