Moine Zen (poète et calligraphe) 1758-1831
J'habite une forêt profonde
Les glycines poussent chaque année un peu plus
Nulle préoccupation mondaine ne m'atteint
Parfois un bûcheron chante
Je recouds ma robe de moine au soleil
Je lis des poèmes à la lumière de la lune
Je voudrais dire aux hommes
Que pour être heureux peu de choses sont nécessaires.
ramassant du bois
puis traversant le pont
dans la brume du soir
l'automne se termine
qui pourrait comprendre
ma mélancolie
le voleur parti
n'a oublié qu'une chose,
la lune à la fenêtre
Le ciel pur d?automne
Un boqueteau de vieux arbres ?
Et cette cabane !
Le ciel clair d?automne
des milliers de moineaux ?
le bruit de leur ailes
Tendre souvenir :
la coiffure des enfants ?
violettes en fleur
La fenêtre ouverte
tout le passé me revient ?
bien mieux qu?un rêve !
De tous petits groupes
de hérons passent dans le ciel ?
crépuscule d?automne
Combien sont-ils donc
avançant en zigzaguant
les marchands de sardine ?
Sans être poudrée -
la blancheur de ton visage
jeune mariée !
Brûlant du bois mort
quand vient le soir on entend
la pluie automnale
A l'ombre des arbres
du mont Kugami, dans cette cabane
j'aimerais vieillir.
Ryokan