quelle chaleur
on traine dans les étoiles
jusqu’à plus d’heures
voleur de parfum
le Mistral emporte avec lui
celui du jasmin
souper sous la lune
la pipistrelle volette
entre les rires
chapelle oubliée
seule la psalmodie
du ruisseau
route de nuit
la pleine lune en face
plein phare
le vieux village
les gens restent jeunes
pour son âge
village endormi
la vue de deux fesses
le réveillent
de plus en plus chaud
les cigales chantent
de plus en plus haut
Immobile et nu
dans l’eau froide du ruisseau
la grenouille aussi
tous deux nus dans l’eau
les yeux dans les yeux
de la grenouille
vieille bastide
la jeune lézarde s’allonge
et s’ouvre en couleur
des millions d’années d’amour
en vert et joue contre joue
premier rayon
l’anémone ouvre le resto
des abeilles
°
premières chaleurs
le soleil sur les peaux nues
mes yeux aussi
°
nuages noirs
le cerisier blanc à l’air
tout nu
°
asperges
sentir le printemps
en pissant
°
sa peau
on lit sur elle
les saisons
°
sourire en passant
un je-ne-sais-quoi offert
par je-ne sais-qui
sans savoir je lui réponds
sans souci du qu’en-dira-t-on
°
grande marée
ses yeux bleus dans le vague
débordent
°
silence
le cri d’un oiseau
le révèle
Nous sommes des passagers sans guide. Nous marchons sur un chemin étroit et lumineux, uniquement parce que nous y sommes. Ailleurs, à coté, en arrière, ce n’est que nuit profonde. Nous voudrions retenir derrière nous le chemin parcouru et porter le soleil du présent dans les ombres immenses de ce qui n’est plus.
matin de mai
je vois au loin le soleil
dessiner le chemin
(Photo du chemin après Castrojeriz en mai 2005)