soir d'été...
un vol de flamants
relie l'eau au ciel
vol de l'eau
vers là haut
(Rothko + tanka = haïsha)
soir d'été...
un vol de flamants
relie l'eau au ciel
vol de l'eau
vers là haut
(Rothko + tanka = haïsha)
dans le cimetière
le vent tombe…
après les cyprès
Quart d’heure warholien:
"Dans le futur, chacun aura son quart d'heure de célébrité."
Ne pas confondre avec l'heure de gloire qui elle est souvent déjà un peu passée…
Comme le bonheur d'ailleurs, presque en même temps…
son moment de bonheur
il s'en souvient...
comme si c'était demain
rayon cosmétique:
50% sur la beauté…
(chez Yves Rocher)
50% sur la beauté
50% sur le bonheur...
Pauvre Stendhal
(de circonstance)
rayon librairie:
50% sur la beauté intérieure...
"le beau est laid
le laid est beau"
(Macbeth) Shakespeare
On a beau dire on a beau faire
Il faut l'aimer pour être beau
Un texte, dans le cadre des "règles floues", déjà paru dans la revue numérique 575; suite à quelques mails, je précise
que, com'd'hab, c'est à lire par moments au second degré… mais pourquoi pas aussi au premier...
Haïku senryû…
Les
points de suspension… symbole de mutisme et moyen d’expression.
Le haïku, dans l’idéal, devrait se suffire à lui même et s’affranchir des indications de la ponctuation; l’idéal étant difficile à entrevoir et encore plus à formuler, quelques signes sont
parfois bienvenus.
Les signes de ponctuation ont tous des fonctions et des significations très précises les rendant inadaptés à l’ouverture et au flou recherché dans le haïku (les différents tirets, par
exemple, souvent utilisés de façon fantaisiste, hors des conventions, ne sont plus ou moins compris que par les seuls lecteurs "initiés", c'est à dire peu de monde!). Un seul signe semble
destiné à se fondre dans lui (haïku ou senryû) et à respecter son esprit, c’est… eux !
Trois têtes
dans les glaces du bar…
C’est bien moi
Les points de suspension permettent la juxtaposition et la cohabitation antagoniste entre la parole et le silence. Ce sont les étincelles ou les trous dans le halo estompant le haïku… Ils disent l’indicible ou le constituent… Ils vont jusqu’à reprendre le nombre impair caractéristique et peuvent même constituer et remplacer le mot de césure (kiréji) !
les six pattes
du flamant rose et de ses
petits...
court long court
Plus prosaïquement les traités de prosodie leur
attribuent des valeurs en harmonie avec l’esprit haïku : une hésitation, une interruption dans la phrase ; une reprise traduisant un
trouble ou sa difficulté d’expression; une invitation à poursuivre une réflexion ; un inachèvement qui sollicite l'imagination du lecteur;
une "pause dans la pensée"...
Ils peuvent aussi exprimer la réticence à formuler, par inaptitude, par pudeur, par respect, par humilité…
Ils sont non explicites, contrairement à ceux d’interrogation, d’exclamation ou final.
Ils jouent parfois le rôle fascinant et ambigu d’une porte ouverte… sur le vide…
Et puis avec un peu (beaucoup !)
d’imagination ils font penser aux points des pointillistes pour
reconstituer une image...
entre ciel et eau
trois flamants roses en suspension…
trois points c’est tout
Comme pour tous les codes on peut toujours s’en affranchir et les utiliser nature…
La tentation, bien sûr, est d’en abuser et de suspendre l’expression… de faire comme ceux qui veulent peindre sans pinceau, écrire sans stylo ou photographier sans appareil, ben voyons !
Au pire, utilisez les tel quel (nature et halo !)
premier rendez vous
devant son regard assassin
point de suspense…
festival d’Avignon
juste après les trois coups…
un vrai tonnerre
au café
sur son passage
les phrases…
un deux trois…
jamais pu compter sur elle
ses grains de beauté
…
même au bas mot
le nabo rame encore
avec Obama
le gros bec accroché
en haut du pin à crochet…
détaché de tout…
de l'anthropomorphisme
et du jeu de nos mots
jour après jour
elles le disent…
mes rides